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Des documents fiables sur Jésus ?

De nombreux ouvrages sortent aujourd’hui à propos de Jésus. Plusieurs auteurs ont mené leur « enquête » et nous livrent leur portrait de Jésus. Sur quels récits se sont-ils basé ? Quelle part d’eux mêmes ou de leur imaginaire ont-ils inséré dans ce portrait ? A quelles sources ont-il puisé leurs informations ? Leur questionnement est légitime et il peut-être le nôtre aujourd’hui : qui est véritablement Jésus, celui qu’on appelle le Christ ? Comment aller à la rencontre d’un personnage qui sort du cadre strict de l’histoire en prenant une dimension spirituelle si forte ? Ce n’est pas seulement une interprétation ou une doctrine particulière qui va nous permettre une réelle rencontre avec Jésus. C’est aussi l’accueil de ce qui, en lui, nous dépasse.

Des sources douteuses ?

On assiste de nos jours à une attaque de plus en plus ouverte du christianisme. Nous pourrions bien sûr mentionner ces attaques violentes et criminelles perpétrées à l’égard des chrétiens dans plusieurs régions du monde. Nous parlerons ici de mises en cause plus sournoises qui laissent entendre que le christianisme se serait construit sur un fondement peu fiable.

En 2004, sort le « Da Vinci Code » de Dan Brown. Il devient le best-seller que l’on sait. En 2006, sort le film du même nom, ainsi que l’ouvrage de Richard Dawkins : « The God delusion » dont la traduction française prendra pour titre : « Pour en finir avec Dieu ». Ces ouvrages ont un objectif commun : discréditer le christianisme. Brown le présente comme un mouvement basé sur le secret et le pouvoir. Dawkins, pour sa part, rejette Dieu avec force et sans nuances, comme s’il n’était qu’une illusion. Ces attaques nous montrent au moins que, dans notre société sécularisée, la question de Dieu reste très actuelle.

Des documents secrets ?

Les documents cachés grâce auxquels D. Brown fait vibrer ses lecteurs ne sont pas si secrets que ça ! Les textes d’évangiles dits « apocryphes » sont à la portée de tous depuis longtemps. Des analyses pointues de ces écrits, écartés très tôt par l’Eglise comme source de sa foi, ont été faites et ont révélé ce que les historiens savent depuis belle lurette : l'Eglise primitive a été traversée par un fort courant gnostique qui insistait notamment sur le mariage de Jésus pour accréditer sa conception complexe du monde. Ceux qui auront la curiosité de lire, par exemple, les extraits trouvés de l’évangile de Judas, comprendront aisément de quoi nous parlons ici et pourquoi les premiers chrétiens n’ont pas pu accorder leur crédit à ces textes. D’autres évangiles, appelés « apocryphes » ont été rédigés entre le 2e et le 5e siècle, voire au-delà. Ils ont voulu combler parfois les vides laissés par les Evangiles repris dans la Nouveau Testament, notamment sur l’enfance de Jésus. Ils ont voulu dédouaner certains personnages comme celui de Pilate. D’autres ont voulu réécrire l’histoire à leur manière en utilisant, pour donner autorité à leurs écrits, le nom d’un disciple mort depuis longtemps : Judas, Pierre, Thomas, … . Ces évangiles apocryphes ne sont pas dépourvus d’intérêt mais il nous éclairent plus sur les mouvements religieux dans le christianisme primitif que sur Jésus lui-même et on perçoit aisément que les éléments qu’ils ajoutent aux quatre évangiles du Nouveau Testament sont peu fiables même s’ils donnent lieu aux rumeurs les plus folles.

Des sources éprouvées

On peut adhérer ou non à ce que nous proposent les Evangiles mais il importe de redire ici que le Nouveau Testament qui les contient est de loin le livre de l’Antiquité pour lequel on dispose du plus grand nombre de manuscrits, complets ou fragmentaires : environ 5500 ! Le plus ancien ? Un extrait de l’Evangile de Jean qui date d’environ 125 après Jésus-Christ, soit quelques décennies seulement après la mort de Jésus. Comparez cela au second manuscrit historique le mieux documenté, l’Iliade d’Homère, avec ses 643 copies. La plupart des ouvrages historiques anciens ont bien moins de manuscrits existants que celui-là (ordinairement moins de 10). Ce qu’ils rapportent est pourtant attesté sans problème dans nos livres d’histoire.

On sait bien sûr que les évangélistes n’ont pas rédigé leurs textes par une sorte d’écriture automatique. Ils ont utilisés des sources écrites ou orales (récits de miracle, paroles de Jésus, …). Selon la majorité des exégètes, Marc aurait été le premier à rédiger son Evangile. Celui-ci aurait été largement utilisé par Luc et Matthieu. Ce qui importe, c’est de se rendre compte que ces Evangiles ont beaucoup de récits en commun. L’Eglise aurait pu les fondre en un seul récit mais elle a préféré nous laisser devant ces quatre témoignages distincts en nous permettant de découvrir, à travers eux, la personne saisissante de Jésus. Le texte que vous avez découvert dans les pages de ce magazine est celui de l’Evangile de Marc. C’est le plus court mais il a de quoi nous surprendre !

Des paroles qui dérangent

Le Mahatma Gandhi a déclaré : « Je ne connais personne qui ait fait plus que Jésus pour l’humanité. Pour tout dire, il n’y a rien à reprocher au christianisme. » Il a ajouté toutefois : « Le problème, c’est vous, les chrétiens. Vous êtes loin de vivre en accord avec vos enseignements »

Dans un passé pas si lointain, l’Eglise dominait sur la pensée des gens et il lui arrivait même d’exploiter leur crédulité. Divers scandales et dérapages de l’Eglise à travers l’histoire, voire les luttes fratricides en son sein, ont entraîné méfiance ou rejet : « Si c’est ça le christianisme, non merci ! »

Avant de mettre au rebus ce christianisme, ne valait-il pas la peine d’aller voir, à sa source, ce qui inspire aujourd’hui des millions de gens à travers le monde ? A cette source, celle de l’Evangile, vous avez pu découvrir une Parole à nulle autre pareille : une Parole d’amour, de paix, de liberté, de pardon et de restauration. Cette Parole donne sens à la vie humaine et lui propose des valeurs incomparables pour notre société. Au fil des pages parcourues, vous avez découvert un homme extraordinaire.. si du moins on peut l’appeler un homme ! Son enseignement dérange. Il peut changer la vie.

G. Mahieu

Une autre « vérité » sur Jésus ?

Internet prend actuellement une part bien active dans la mise en cause du christianisme et de ses sources. On y trouve la mention de découvertes de manuscrits qui viendraient révéler, à propos de Jésus, des vérités bien différentes de celles trouvées dans les Evangiles. Un manuscrit copte du 4e siècle d’une grandeur de 4 x 8cm laisserait entendre que Jésus avait été marié. Ce supposé mariage de Jésus n’est, en soi, pas dérangeant du tout et les auteurs des quatre Evangiles repris dans la Bible n’auraient eu aucune raison de le cacher si cela avait été le cas et c'est peut-être justement ce qui les accrédite. Dans le monde juif comme dans le monde païen, le fait de rester célibataire et vierge n'était pas un signe de sainteté. L’autorité des rabbis s’appuyaient au contraire sur le fait d'être mariés et parents et de réaliser ainsi le plan de Dieu pour l'homme afin d’être considéré comme sages. D’autre part, ce papyrus qui remettrait en cause l’image que nous pouvons avoir de Jésus est bien trop tardif pour être une preuve historique sur la vie de Jésus, à l'inverse de certains manuscrits bien plus anciens. Il est, par contre, un vestige d'une vision gnostique de Jésus qui a disparu quand il a fallu définir le "canon biblique", les textes que nous retrouvons dans la Bible. Ce genre de manuscrit nous donne des indications intéressantes sur les débuts du christianisme et les débats qui l’ont traversé dès les premiers siècles mais ils ne viennent pas remettre directement en cause les sources que constituent les quatre Evangiles.

Une Bible qui annonce la venue de Mahomet ?

Un manuscrit trouvé à Ankara a semé, il y a peu, quelque émoi. Le très sérieux Monde des religions titrait même pour attirer ses lecteurs: "Une bible annonçant la venue du prophète Mohammed découverte en Turquie". A la suite de la parution de cet article, de nombreux titres de la presse turque ont pris comme une certitude le fait que la bible retrouvée à Ankara contenait l'évangile de Barnabé, laissant même entendre que le Vatican aurait fait une demande officielle à la Turquie pour pouvoir lire de toute urgence le manuscrit. Les autorités turques et vaticanes ont eu beau démentir la rumeur, rien n'y a fait: sur la toile mondiale, on peut lire un peu partout que l'évangile de Barnabé a été retrouvé, et qu'il va confondre définitivement la « fausse » religion chrétienne. Pour les chercheurs, chrétiens ou non, qui ont travaillé sur ce texte, il est clair qu'il s'agit d'un apocryphe tardif, qui ne peut avoir été écrit avant le XIIe siècle. On y retrouve en effet la trace de l’évangile de Barnabbé dont on fait mention dans des écrits du Moyen-âge mais qui est complètement perdu. En matière de source fiable, on peut faire mieux !

L’Evangile de Jean nous rapporte ces paroles de Jésus : « Je demanderai au Père de vous donner un autre consolateur pour vous venir en aide, afin qu’il soit toujours avec vous » (Jean 14.16). La venue de ce « consolateur » est clairement identifiée dans ce même Evangile comme celle du Saint-Esprit qui s’est concrétisée à la Pentecôte, n’en déplaise à ceux qui, de nombreux siècles plus tard, ont identifié ce consolateur à Mahomet. Ce consolateur est bien cette force, cette dynamique spirituelle qui touche les cœurs et vient les convaincre que Jésus est bien l’envoyé de Dieu pour le salut de l’humanité.

Plus qu’un texte, un lieu de rencontre

Les récits découverts dans l’Evangile nous disent de manière simple et directe comment des hommes et des femmes ont discerné en Jésus un personnage hors du commun. Beaucoup de ceux qui, à l’époque, étaient imprégnés par les écrits de l’Ancien Testament ont reconnu en lui le Messie promis, celui qui vient révéler au monde le chemin du salut. Aujourd’hui, à travers le monde, beaucoup de lecteurs de l’Evangile et de la Bible y font une réelle rencontre qui transforme leur manière de penser et de vivre. Dans ces textes passe en effet un souffle étonnant qui nous fait toucher l’essentiel, un souffle libérateur.